Les Repentis – Dar Al Muslim
Les conditions du repentir
Le repentir à cinq conditions qui sont :
1. La sincérité envers Allah
2. Le fait d’arrêter le péché
3. Le fait de regretter l’avoir commis
4. Le fait d’avoir la ferme intention de ne plus le recommencer
5. Le fait que le repentir ait lieu à un moment où il est accepté
Si ces cinq choses sont réunis alors le repentir est accepté par Allah et le péché qui a été commis est effacé.
Par contre s’il manque une ou plusieurs de ces cinq choses alors le repentir n’est pas valable.
(Voir Al Mou’in ‘Ala Tafahoum Al Arbain de l’imam Ibn Moulaqin p 327 ; Madarij As Salikin de l’imam Ibn Qayim p 135 ; Charh Al ‘Aqida Safariniya de Cheikh Ohteimine p 379)
Voici quelques explications à propos des conditions du repentir :
1. La sincérité envers Allah
D’après Abou Oumama (qu’Allah l’agrée) le Prophète (que la prière d’Allah et Son salut soient sur lui) a dit : « Certes Allah n’accepte comme acte que ce qui est uniquement pour Lui et par lequel on recherche Son visage ».
(Rapporté par Nasai et authentifié par Cheikh Albani dans Silsila Sahiha n°52)
C’est à dire qu’il faut que ce qui pousse la personne à arrêter le péché soit la peur d’Allah.
Prenons l’exemple d’une personne qui a commis la fornication puis la crainte d’Allah a grandi dans son cœur et s’est repenti alors ceci permet que son péché soit effacé.
Par contre si cette personne arrête de pratiquer la fornication car elle ne veut pas que les gens parlent d’elle de manière négative alors ceci ne va pas permettre d’effacer le péché.
(Voir Charh Al Wasiya Soughra de Cheikh Souleyman Ruheili p 7/8)
2. Le regret d’avoir commis le péché
D’après Anas Ibn Malik (qu’Allah l’agrée), le Prophète (que la prière d’Allah et Son salut soient sur lui) a dit: « Le regret est un repentir ».
(Rapporté par Ibn Hibban et authentifié par Cheikh Albani dans Sahih Al Jami n°6802)
L’imam Ibn Qayim (mort en 751 du calendrier hégirien) a dit: « Il ne peut y avoir de repentir qu’en présence du regret car si la personne ne regrette pas d’avoir commis la mauvaise action ceci montre qu’elle en est satisfaite et qu’elle continue de la pratiquer ».
(Madarij As Salikin p 135)
3. Le fait d’arrêter le péché
Le Cheikh Mohammed Al Amin Chanqiti (mort en 1393 du calendrier hégirien) a dit : « Sache qu’il n’y a aucune divergence entre les savants sur le fait que le repentir n’est pas valable sans le regret d’avoir commis le péché et le fait de l’arrêter ».
(Adwa Al Bayan vol 6 p 230)
L’imam Ibn Qayim Al Djawziya (mort en 751 du calendrier hégirien) a dit: « En ce qui concerne le fait d’arrêter le péché, le repentir est impossible alors que la personne est en train de faire le péché ».
(Madarij As Salikin p 135)
4. Le fait d’avoir la ferme intention de ne plus recommencer le péché
D’après An Nou’man Ibn Bachir (qu’Allah l’agrée), ‘Omar Ibn Al Khattab (qu’Allah l’agrée) a dit à propos du verset -Repentez-vous à Allah d’un repentir sincère- (*) : « C’est le fait que le serviteur commette un péché puis se repente et ne le recommence pas ».
(Rapporté par Al Hakim dans son Moustadrak n°3887 qui l’a authentifié et l’imam Dhahabi l’a approuvé. Authentifié par l’imam Ibn Hajar dans Al Matalib Al ‘Aliya n°3761)
(*) Il s’agit du verset 8 de la sourate At Tahrim n°56.
D’après Abou Al Ahwas, ‘Abdallah Ibn Mas’oud (qu’Allah l’agrée) a dit : « Le repentir sincère est que la personne se repente du péché puis ne le recommence jamais »
(Rapporté par Al Bayhaqi dans Chou’ab Al Iman n°6635 et authentifié par Cheikh Shouayb Arnaout dans sa correction du Mousnad de l’imam Ahmed vol 7 p 299)
Dans ces textes, il faut comprendre le fait que la personne ne recommence pas le péché par le fait qu’au moment du repentir elle a la ferme intention de ne pas le recommencer.
(Mousnad Al Imam Ahmed avec la correction de Cheikh Shouayb Arnaout vol 7 p 299)
L’imam Ibn Qoudama Al Maqdisi (mort en 620 du calendrier hégirien) a dit : « Parmi les conditions du repentir qui est accepté il y a le fait d’avoir l’intention de ne pas recommencer le péché ni un autre péché identique dans le futur et cette intention doit être très ferme. (…)
Et en réalité, la personne qui, au moment du repentir, n’a pas la ferme intention de ne pas recommencer le péché ne se repent pas ».
(Moukhtasar Manhaj Al Qasidin p 261/262)
L’imam Ibn Qayim (mort en 751 du calendrier hégirien) a dit: « Le repentir, lorsqu’il est mentionné dans la parole d’Allah ou celle de son Prophète (que la prière d’Allah et Son salut soient sur lui) comprend le fait d’avoir l’intention de faire ce qui est ordonné et à s’y accrocher.
Le fait d’arrêter le péché, de le regretter et d’avoir l’intention de ne pas le refaire ne suffit pas jusqu’à ce que cette intention de faire ce qui est ordonné soit très ferme.
Ceci est le véritable repentir ».
(Madarij As Salikin p 221)
Remarque:
Il faut donc que la personne, au moment du repentir, ait la très ferme intention de ne pas refaire le péché.
Par contre si malgré le fait qu’elle avait cette intention au moment du repentir, elle venait à recommencer le péché alors ceci n’annule pas son premier repentir et il faudra simplement qu’elle se repente une nouvelle fois pour le péché qui vient d’être commis.
Ceci est l’avis des gens de la Sounna.
(Kitab Al Adhkar de l’imam Nawawi p 329)
D’après Abou Houreira (qu’Allah l’agrée), le Prophète (que la prière d’Allah et Son salut soient sur lui) a dit: « Certes un serviteur a commis un péché et a dit : Ô Seigneur ! J’ai commis un péché donc pardonne moi.
Son Seigneur a dit : Mon serviteur sait qu’il a un Seigneur qui pardonne les péchés et qui châtie pour eux ; j’ai pardonné à mon serviteur.
Puis il c’est passé le temps qu’Allah a voulu et cette personne a commis un péché et a dit : Ô Seigneur ! J’ai commis un péché donc pardonne moi.
Son Seigneur a dit : Mon serviteur sait qu’il a un Seigneur qui pardonne les péchés et qui châtie pour eux ; j’ai pardonné à mon serviteur.
Puis cette personne a commis encore un péché et a dit : Ô Seigneur ! J’ai commis un péché donc pardonne moi.
Son Seigneur a dit : Mon serviteur sait qu’il a un Seigneur qui pardonne les péchés et qui châtie pour eux ; j’ai pardonné à mon serviteur. Qu’il fasse ce qu’il veut ».
(Rapporté par Boukhari dans son Sahih n°7507 et Mouslim dans son Sahih n°2578)